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extrait du roman

Extrait « La croqueuse de mots » un recueil de nouvelles Cathou Quivy

Publié le par Evy

Idée cadeau pour la Fête des mères 

 

Extrait « La croqueuse de mots » un recueil de nouvelles Cathou Quivy

Un extrait de mon livre « La croqueuse de mots » un recueil de nouvelles

sur les mot et l’usage que l’on en fait 😊

 

« Mon premier réflexe fut de l’insulter : s’arrêter à la sortie d’un virage

presque au milieu de la chaussée sur cette route si étroite de montagne,

relevait de l’inconscience la plus totale et de la mise en danger d’autrui .

Mais quand je m’arrêtai à sa hauteur pour lui dire ce que je pensais de son

comportement, je m’aperçus que la conductrice, debout à côté de son véhicule,

la main appuyée sur la carrosserie, était en train de vomir, pliée en deux

par l’effort ! « Vous avez besoin d’aide ? » lui demandai-je un peu contrit.

Elle se retourna et essuyant sa bouche barbouillée avec la manche de son

vêtement, elle me jeta un « fous-moi la paix ! », hargneux. Il ne m’en fallait

pas moins pour me sortir de mes gonds : j’avais failli percuter sa voiture,

je lui proposais du renfort et je me faisais insulter !

Coup de frein, manœuvres rapides, je me garai et c’est à pied que

je me dirigeai vers elle ! C’est alors que je la vis vraiment : vieille et décharnée,

la femme qui se tenait devant moi semblait si faible que sans réfléchir,

je la pris par le bras pour la forcer à s’asseoir sur le talus qui bordait

la petite route de campagne. Je m’employais à la détailler :

Elle était drôlement habillée : sa salopette de toile verte, trois fois

trop grande pour elle, semblait tout droit sortie de la garde-robe d’un clown. 

Dessous, elle portait une jolie chemise de soie grège qui tranchait

avec la rusticité de la toile de son surtout et, aux pieds des bottes

de caoutchouc coupées au couteau à la hauteur des chevilles,

lui dessinaient de grandes traînées rouges dues au frottement du caoutchouc

sur sa peau nue. Ses cheveux poivre et sel n’avaient pas dû recevoir

le service d’un peigne ou d’une brosse depuis longtemps !

Ses pommettes hautes placées, sa peau cuivrée et ridée par le soleil

lui donnaient, comme une vague physionomie mongole. Elle s’énerva quand j’entrepris de garer sa bagnole

Mais le fait de s’agiter, réactiva les spasmes de son estomac et

elle se remit à rendre. « Maintenant ça suffit » lui rétorquai-je

« je ne peux pas vous laisser comme ça, sur le bord de la route entrain

de vomir tripes et boyaux ! »

« Vous allez monter dans ma voiture et je vais vous conduire chez vous ! »

C’est alors qu’elle me fixa de ses yeux d’un bleu si clair qu’on croyait

voir le ciel dedans, et grommela « qui es-tu, toi pour vouloir

prendre soin de moi et me donner des ordres ? »

Et d’une voix saccadée par l’énervement elle éructa :

« Je vomis l’écriture tu ne comprends pas ….

j’ai une indigestion de mots, de phrases, de termes et de vocables.

Je gerbe des lettres comme on gerbe de la nourriture.

Je sais je ne suis pas raisonnable ; à mon âge je devrais lever le pied

mais c’est plus fort que moi : écrire est ma vie, l’essence de moi-même,

ma destinée sur terre, le pourquoi ma mère m’a enfantée .

j’ai griffonné toute la nuit et voilà à présent je vomis mon manuscrit,

mais à chaque fois c’est pareil dans quelques heures j’irai mieux, tu sais ! ».

Ajouta-t-elle un peu calmée.

J’avais à faire à une folle ….j’allais la remettre dans sa voiture et poursuivre

mon chemin !

Mais elle m’agrippa le poignet et dit d’une voix sourde un rien menaçante

« évidemment tu ne me crois pas mais l’écriture est comme un long

enfantement et les douleurs de l’accouchement sont identiques ! »,

elle me retenait le poignet de ses doigts maigres aux ongles noirs

et ce contact sec me déplut .D’un geste brusque, je me dégageai de l’étreinte

de ses phalanges serrées qui me faisaient songer à une serre d’oiseau,

et lui rétorquai en colère :« Il suffit, on n’est pas là pour parler littérature ! »

Envie de le lire: à commander directement chez l'auteur (lien ci-dessous). laissez vos coordonnées par mail et votre adresse. En  retour je vous donne la mienne pour le règlement ....

+ frais d'envoi

mimap@hotmail.fr

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cathou quivy - Auteurs Occitans & Catalans (over-blog.com)

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MORCEAU DE ELEANOR Marie-P. Nadal

Publié le par Evy

MORCEAU DE ELEANOR Marie-P. Nadal
Après un court repos pour elle durant l'écriture de deux nouvelles,
Eleanor revient vous hanter....Ma belle Eleanor. Sa beauté n'a d'égale
que sa rancœur....
Le début du second chapitre....en vous souhaitant une ...belle soirée...
"Les médias l’avaient surnommé « L’ombre » parce qu’il n’exerçait
que la nuit. Personne n’avait jusqu’ici été témoin de ses méfaits.
Et si un malchanceux avait eu la fâcheuse opportunité de le surprendre,
il n’aurait pu le décrire, par manque de souffle, sa vie s’étant brutalement
écourtée.
Il était en forme ce soir. Son choix s’était porté sur la rive énigmatique du
Loch Ness.
Fort Augustus, merveilleuse petite ville à la pointe du lac. Réputée
pour son calme et la bonne humeur de ses habitants, elle allait, dans un court laps de temps, se teinter d’un rouge sang.
Quelques bars encore ouverts à cette heure tardive commençaient à fermer
leurs portes. L’ombre avait repéré une femme seule, passablement éméchée,
avec laquelle il n’aurait aucune difficulté.
Il n’est pas rare de voir des femmes seules siroter un ballon de vin blanc,
accoudées au comptoir d’un bar ou assises à une table.
Contrairement à la fausse pudeur française, aucun jugement n’est porté
sur elles, bien au contraire. C’est une preuve de savoir-vivre et de sociabilité.
Caché derrière le coin d’une fenêtre à petits carreaux cernés de bois,
il épiait une belle brune d’un âge mûr.
La pluie fine et glacée ayant fait son retour, peu de passants se prêtaient
à la promenade nocturne. Personne pour se questionner sur la présence douteuse de cet homme à l’affut devant cette fenêtre.
Il souriait à la pensée de ce qu’il s’apprêtait à faire. Aucune raison ne le forçait à agir, si ce n’était la perte manifeste de la sienne.
Il ne visait que les femmes, beaucoup plus faciles à maîtriser. Il en choisissait
une au hasard, la suivait, étudiait ses déplacements, allant jusqu’à son
domicile pour vérifier si elle vivait seule ou pas.
Selon quoi, il continuait à la suivre durant quelques jours.
Il prenait son temps comme on savoure des instants heureux. Puis, lors d’une nuit ou d’une soirée bien avancée, il frappait.
Il avait déjà exercé son art à huit reprises, sans avoir été inquiété le moins
du monde, s’évanouissant tel un brouillard, après ses sinistres agissements.
L’élue du moment sortit de l’établissement et parcourut quelques mètres d’un pas incertain. L’ombre la suivait à bonne distance.
Elle demeurait à quelques pâtés de maisons, il le savait bien.
Arrivée devant son domicile, elle ouvrit le portillon sur un charmant jardinet
recouvert d’une fine couche de voile blanc que le gel avait sculpté.
Le portillon grinça. Elle était presque arrivée à sa porte.
L’ombre ne put attendre qu’elle soit à l’abri, même improbable, de son foyer.
Il fondit sur elle, lui assénant un grand coup de pierre ramassée à ses pieds,
et la récupéra dans ses bras, inconsciente.
Il ouvrit la porte, traîna le corps encore vivant à l’intérieur et la referma sur
la nouvelle horreur qui allait se commettre.
L’homme se sentait si puissant, libre d’agir comme il le souhaitait,
sans personne pour le déranger.
Il ignorait pourtant que quelqu’un le cherchait, il ignorait que quelqu’un
savait qui il était. Ce quelqu’un qui allait lui faire connaître sa propre vision
de l’enfer."
 
 
Marie-P. Nadal  Emoji
07 83 25 84 27
Perpignan
 
 
 

 

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Extrait de l'ouvrage « la vallée du bonheur » Jean-Louis Sanchez

Publié le par Evy

Une histoire bio 
 

Pierre et Paul naquirent au cœur de notre belle cité templière pratiquement le même jour de la même année. En sus de leurs prénoms d’apôtre, ils se ressemblaient énormément. D’une corpulence et d’une intelligence identiques, ils avaient usé leurs culottes sur les bancs de la communale, pratiqué ensemble tous les jeux des gamins de leur âge et, plus tard, courtisé les mêmes filles... 

Pourtant, très tôt, il fallut se rendre à l’évidence, ils possédaient un trait de caractère qui les différenciait totalement. Pierre était un gros travailleur ! Levé tous les matins avant l’aube et couché bien après le soleil, il œuvrait tous les jours avec opiniâtreté et persévérance. Jamais il ne semblait las. Pire ! Il avait la passion de son ouvrage. Tel le savetier de La Fontaine il sifflotait tout en semant, taillant ou labourant…. 

 

Lorsque l’un des malheurs, si fréquents dans le monde agricole survenait, il affrontait l’adversité avec courage, sans se départir de son éternel sourire disant à qui voudrait l’entendre “qu’après la pluie vient toujours le beau temps”. 

 

Son jardin semblait inspiré par Lenôtre tant les formes y étaient harmonieuses ; les couleurs chatoyantes s’y entremêlaient à souhait pour former des arcs-en-ciel végétaux. Le rouge provenait des arbres à fruits : cerisiers ou graciles groseilliers, de quelques touffes de géraniums, il s’étalait sur les sauges, les tomates ou sur les feuilles de vigne à l’orée de l’hiver. Les citrouilles rebondies et de taille respectable apportaient une touche orangée complétée durant la saison par l’éclat de petits plans de soucis disséminés sur toute la parcelle. Le violet naissait au cœur des giroflées ou des tulipes, il se répandait sur les dodues aubergines, et, vers la fin de l’été, il colorait les ceps de vigne afin de rendre Bacchus impatient... Le rose s’évadait, pétale par pétale, des fleurs portant son nom en répandant autour de lui des senteurs sucrées. Il venait parfois taquiner les framboises ou les fraises en annonçant les prémices de l’été. Les tournesols, les blés, les chaumes ou... les genêts, faisaient valser sur la planète l’or déversé à profusion par l’astre incandescent. Le bleu du ciel et de l’onde se mirait dans les myrtilles, la dentelle des myosotis ou l’âme des pensées. Le vert s’appropriait la quasitotalité de l’espace, du tendre des jeunes pousses à celui plus prononcé des courgettes ou des joufflues salades...

 

Lorsque le moment des récoltes venait et qu’il fallait moissonner les blonds épis, ou couper les lourdes grappes gorgées de nectar parfumé, Pierre éprouvait le bonheur simple de ceux qui connaissent la valeur des choses de la terre. Il se satisfaisait amplement de la générosité de la nature et se montrait insensible aux mesquineries des villageois. Il ne s’accordait qu’une journée de repos par semaine le dimanche, jour du seigneur, qu’il passait en compagnie de sa famille et de ses nombreux amis et encore, profitait-il de cette trêve hebdomadaire pour établir le planning de ses futures activités... 

 

Paul était à l’opposé de son ami d’enfance. La Catinou, l’aurait sûrement affublé du sobriquet de balen manquat !  (vaillant manqué!) Il avait pourtant fait d’énormes efforts. Il s’embaucha aux PTT à Paris, trompé par les publicités mensongères de l’administration qui omettent de préciser qu’après une rue, il y toujours... une autre rue, ce qui rend la distribution du courrier harassante, d’autant, que lorsqu’on a achevé une tournée il faut impérativement recommencer le lendemain ! Cette vie parisienne ruina son métabolisme et le contraignit à démissionner après quatre mois d’activité intense. Son père essaya alors de le traîner dans les blanquetières mais le calvaire parisien recommença : après la première rangée de vigne, il y a toujours une autre rangée de vigne... Il testa par la suite d’autres métiers réputés moins pénibles comme standardiste dans une clinique ou veilleur de nuit mais ce fut peine perdue. Un jour, il dut se rendre à l’évidence, il était atteint de la maladie incurable qui ravage les comptes de la sécurité sociale : l’allergie au travail ! Il abandonna alors toute velléité de résistance et se résigna totalement. Puisqu’il était né ainsi, que pouvait-il faire contre la génétique ? Son quotidien fut alors immuable. Levé très tard il passait la matinée à décortiquer scrupuleusement le journal dans le bistrot du village. Il se révélait ainsi l’un des habitants les plus avisés de l’actualité locale ou internationale. Il n’hésitait pas d’ailleurs à informer bénévolement, en homme serviable et dévoué, ses congénères des toutes dernières nouveautés. Ensuite, il tuait la matinée autour d’un tapis de carte ou sur le terrain de pétanque. Il fut d’ailleurs l’un des premiers à utiliser l’aimant pour ramasser les boules... L’après-midi, après une sieste bienheureuse, il reprenait les parties interrompues en fin de matinée. Parfois il déambulait en bordure de la belle Aude pour taquiner dame truite, mais la pêche qu’il pratiquait n’était pas des plus sportives. Il dédaignait le “toc” ou le “fouet” et se contentait de pêcher “à fond” et à attendre, en rêvassant, la touche prometteuse qui agiterait le bout de son sillon... Ses journées passaient de manière quasi immuable et rien ne semblait devoir bouleverser ce bel ordonnancement. Il détenait toutefois une vision aiguë du travail et ne rechignait jamais à donner de bons conseils... aux autres. Il ne pouvait bien sûr jamais les mettre lui-même en pratique, du fait de son allergie chronique et dévastatrice, ce qui le désolait sincèrement. 

 

Un jour pourtant, Paul se rendit chez Pierre, la mine décomposée et l’air terriblement préoccupé : – Pierre, tu dois absolument me rendre service, il faut que tu me prêtes un bigos  (pioche à deux branches utilisé dans le midi pour le ramassage des pommes de terre)!  Son ami le dévisagea d’un air éberlué et incrédule. Un bigos ! L’instrument de torture des fainéants ! Il n’en croyait pas ses oreilles. Il s’empressa de dépanner son ami et lui présenta sa collection d’outils précautionneusement alignés, du plus petit au plus grand, sur une poutre de son établi. Leurs dents brillantes et affûtées à l’extrême semblaient dévisager les deux protagonistes. Sans hésiter, Paul désigna le plus gros de la série, un engin de plus de dix livres, aux pointes terrifiantes. Ce choix désarçonna encore plus Pierre qui lui proposa d’effectuer la tâche à sa place, inquiet de la tournure que prenaient les événements. Mais son ami refusa catégoriquement et partit son instrument sur l’épaule, le dos voûté, le visage décomposé... 

 

Soixante-douze heures plus tard, Paul était de retour, mais il arborait cette fois un large sourire. – Je viens te rendre ton bigos. Sans toi, j’étais perdu, je crois bien que tu m’as sauvé la vie ! Pierre ne savait que répondre et l’interrogeait du regard. Son ami continua : – Voilà, comme tu l’as sans doute constaté, l’autre jour j’étais malade, j’avais attrapé une grippe carabinée. Pour me  soigner, j’ai utilisé une médecine douce. J’ai posé ton outil sur la tablette de nuit bien en face de moi. La nuit, lorsque je me réveillais frissonnant de fièvre, je voyais ces deux pointes qui luisaient et me regardaient fixement. Alors, transi d’angoisse, je suais, je suais… Je fus ainsi rapidement débarrassé de mes microbes et, grâce à toi, je suis totalement guéri en un temps record ! ! 

 

Croyez-le si vous voulez mais Pierre resta totalement estabousi (éberlué) et, ce fut sans doute, l’une des rares fois, dans l’histoire de l’humanité, où un fainéant se servit d’un outil pour impressionner un honnête travailleur, jardinier de surcroît .


 

Extrait de l'ouvrage « la vallée du bonheur »

 

Pour acquérir ses livres le contacter à l'adresse mail suivante: 

 jls.sanchez@wanadoo.fr ou au 06 71 90 34 09.

jean-louis sanchez - Auteurs Occitans & Catalans (over-blog.com)

 

Publié dans Extrait du Roman

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Extrait du Roman ( Pinzutu ) Thérèse Cau

Publié le par Evy

Extrait du Roman ( Pinzutu ) Thérèse Cau

Pour votre Valentine, pour votre Valentin,

Avec de belles fleurs, achetez un bouquin.

D’un roman historique, d’amour ou même noir,

 

Nouvelle ou poésie, conte issu du terroir,

Étonnez votre amour en lui offrant un livre.

La lecture et l’amour nous aident à mieux vivre.

Dans son septième roman « Pinzutu », Thérèse Cau aborde, à travers une fiction mi-policière, mi-épistolaire, son vécu d'enseignante continentale à Ajaccio de 1977 à 1987 et elle s'inspire largement de faits et d'événements bien réels.

Juin 1986. Un climat de violence règne en Corse. Les attentats se multiplient contre les Continentaux. Les Insulaires rejettent les « Pinzuti », ces étrangers venus du continent.
Lettres de menaces, appels anonymes, racket et plasticages sont leur lot quotidien.
Dans ce contexte, Bruno Conte, professeur de français, est trouvé flottant entre deux eaux dans un golfe de Corse-du-Sud. Le jeune homme s’y livrait à son loisir préféré : la chasse sous-marine. L’inspecteur principal Jean-Yves Guenel, un Breton récemment affecté au commissariat d’Ajaccio, refuse la thèse de l’accident. Pour élucider cette mort suspecte il parcourt les lettres adressées par la victime à ses parents durant les quatre années de son séjour sur l’île, à la recherche d'un indice. Une plongée en eaux troubles au cœur de la Corse profonde entre règlements de comptes, intérêts mafieux et politiques.

 

1er extrait de « Pinzutu » (enquête):

 

Un peu avant neuf heures, les quatre policiers arpentaient déjà le sentier balisé de cairns et bordé d'asphodèles menant à la pointe du cap, où se dressaient encore les vestiges d'une tour génoise, entre l'anse de Minaccia ourlée de criques sauvages et le golfe de Lava formant un vaste ovale sablonneux. La mer étale se moirait de nuances allant du bleu indigo au vert émeraude, contrastant avec le gris anthracite des rochers. On avait envie de se plonger dans cette eau transparente. Un cadre idéal pour y vivre au plus près de la nature, loin de la fureur de la ville; pour y vivre et peut-être même pour y finir ses vieux jours, mais certes pas pour y mourir en pleine jeunesse! Les policiers franchirent les rubans de sécurité disposés à trois mètres de la falaise, selon les instructions du procureur; l'entrée de l'anse avait également été fermée par un cordon de bouées. Cinq ou six gars de la scientifique, arrivés sur les lieux en bateau, étaient déjà à l’œuvre, prélevant des algues sur les roches et fouillant les moindres recoins des criques. Tous s'affairaient, ayant reçu la consigne de rendre les plages aux vacanciers à partir de midi. L'inspecteur discuta brièvement avec eux, pour ne pas les retarder. Il se fit notamment préciser l'endroit exact où le corps avait été repêché, la direction des courants et il essaya avec ses hommes de déterminer quels avaient pu être les points d'impact du corps sur les rochers. Après avoir examiné avec soin les alentours et ramassé quelques mégots et autres menus objets coincés entre les galets, ils remontèrent. L’œil de Guenel fut alors attiré par les dizaines de petites crottes de bique qui jonchaient le sol, telles des olives noires desséchées, et qui luisaient entre les plantes à fleurs jaunes, sous le soleil maintenant assez haut. 


 

2e extrait de « Pinzutu » (leçon de corse)

 

.É vurtatu hóddie di a mattia = il est revenu aujourd'hui du maquis

Ici, il est probablement fait allusion à un élément du folklore corse: le bandit, ou «seigneur du palais vert»; tel est du moins le surnom que j'ai lu dans un article retraçant la vie et les forfaits de François B., le dernier bandit corse qui avait écumé la région avec un comparse, mais qui n'avait écopé que de 5 ans de prison, et qui vient de mourir paisiblement dans son lit. 

. Ci suó dui ommi; dammi u fucile = il y a deux hommes; donne-moi le fusil.

Drôle d'accueil, qui montre bien la méfiance générale. Apparemment, le fusil ne sert pas que pour la chasse aux merles et aux sangliers! Pierre, un syndicaliste du SNES, m'a narré un rituel bien ancré dans les mœurs locales, à savoir tirer des salves en l'air pour saluer les événements les plus divers: matches de football, processions, funérailles - surtout de nationalistes d'ailleurs, fêtes profanes ou même religieuses, élections gagnées. Le coup de fusil remplacerait ici le jaillissement du champagne coutumier sur les podiums des Grands Prix automobiles! Glissons prudemment sur le symbole! 

Cette tradition, m'a-t-on dit, a été respectée l'an dernier, à l'annonce de la victoire de Mitterrand; elle s'est ajoutée au concert de klaxons dans les rues. Les passagers des voitures roulant sur le cours Napoléon tirant des coups en l'air, au risque d'abattre des riverains penchés à leur balcon: peut-on imaginer une scène identique sur le continent?  

 

L'écriture est pour elle à la fois une passion et une thérapie. Pour vous procurer ses livres, contactez-la par courriel à cette adresse: cau.therese@wanadoo.fr  

Hélène Cau - Auteurs Occitans & Catalans (over-blog.com)

Publié dans Extrait du Roman

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Extrait du Roman, Arietta Opus 111 Nicole Bernard Villa...

Publié le par Evy

EXTRAIT du roman ARIETTA OPUS 111
    de N. BERNARD VILLA
 

 

 

L’important en musique, c'est que les mots n'existent pas.

Les réalités ne sont que des images évoquées.

Elles restent en transparence, différentes pour chacun selon ce qu'il peut en saisir.

Par exemple, le mot « amour » n'existe pas.

Tout cela est une émotion, ressentie ou non,  plus ou moins vécue selon votre sensibilité, qui peut vous faire trembler parfois si intensément que vous restez dans le silence d'après avec ce goût âcre au cœur, comme une petite mort.

Mais le mot, c'est autre chose. Le mot, est définitivement fermé sur lui-même.

Il signifie.

Alors la chose commence à exister.

Peut-être est-ce pour cela que les politiques s'entourent de musiciens tandis qu'ils jettent à la rue leurs poètes, à coups de pied au ventre.

Aimer

Il faudrait que je demande à Doubaï quel est le sens de ce mot. Un poète doit pouvoir expliquer cela.

« Doubaï, toi qui es poète, et qui donc sait le sens des mots, est-ce que « aimer » c'est la même chose que « Magdalena » ? »

Il ne rira pas.

Un poète ne rit jamais avec « l'amour ».

Il prendra un stylo, il écrira le mot « amour » et puis des tas d'autres mots autour : il pourra y avoir des grenouilles, des diamants, de la pluie, des soleils explosés, des cailloux noirs, des chemins de forêts... beaucoup de mots-, et puis des phrases où les mots enchâssés formeront une marqueterie  savante.

Puis il relèvera la tête et il me dira: « Voilà. »

Je vais regarder. Ce sera très beau. Je chercherai fébrilement le mot "amour" parmi les grenouilles, les soleils explosés et les cailloux d'onyx.., il n'y sera pas.

Je tendrai  la feuille inutile à Doubaï et je lui dirai avec force :« Où est l' « amour »

Il me regardera alors avec ses grands yeux étonnés, et il me répondra : « Mais… partout. »

 

C’est la dixième chambre d’hôtel ce soir. La même. Une autre.

Je n’ai rien résolu.

Elle est dans ma mémoire et tout cela reste parfaitement absurde.

Mais elle est là.

C’est la seule chose qui compte. 

Une idée cadeau pour les fêtes ou pour le plaisir 

ARIETTA Opus 111  est consultable sur le site de CoolLibri.

(Il est possible de le télécharger en version e-book.)
 

Pour vous procurer ce roman, il suffit d'en faire la demande par mail à

Vous le recevrez avec une petite dédicace et l'adresse de l'auteur pour paiement.
 
 
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