MORCEAU DE ELEANOR Marie-P. Nadal

Publié le par Evy

MORCEAU DE ELEANOR Marie-P. Nadal
Après un court repos pour elle durant l'écriture de deux nouvelles,
Eleanor revient vous hanter....Ma belle Eleanor. Sa beauté n'a d'égale
que sa rancœur....
Le début du second chapitre....en vous souhaitant une ...belle soirée...
"Les médias l’avaient surnommé « L’ombre » parce qu’il n’exerçait
que la nuit. Personne n’avait jusqu’ici été témoin de ses méfaits.
Et si un malchanceux avait eu la fâcheuse opportunité de le surprendre,
il n’aurait pu le décrire, par manque de souffle, sa vie s’étant brutalement
écourtée.
Il était en forme ce soir. Son choix s’était porté sur la rive énigmatique du
Loch Ness.
Fort Augustus, merveilleuse petite ville à la pointe du lac. Réputée
pour son calme et la bonne humeur de ses habitants, elle allait, dans un court laps de temps, se teinter d’un rouge sang.
Quelques bars encore ouverts à cette heure tardive commençaient à fermer
leurs portes. L’ombre avait repéré une femme seule, passablement éméchée,
avec laquelle il n’aurait aucune difficulté.
Il n’est pas rare de voir des femmes seules siroter un ballon de vin blanc,
accoudées au comptoir d’un bar ou assises à une table.
Contrairement à la fausse pudeur française, aucun jugement n’est porté
sur elles, bien au contraire. C’est une preuve de savoir-vivre et de sociabilité.
Caché derrière le coin d’une fenêtre à petits carreaux cernés de bois,
il épiait une belle brune d’un âge mûr.
La pluie fine et glacée ayant fait son retour, peu de passants se prêtaient
à la promenade nocturne. Personne pour se questionner sur la présence douteuse de cet homme à l’affut devant cette fenêtre.
Il souriait à la pensée de ce qu’il s’apprêtait à faire. Aucune raison ne le forçait à agir, si ce n’était la perte manifeste de la sienne.
Il ne visait que les femmes, beaucoup plus faciles à maîtriser. Il en choisissait
une au hasard, la suivait, étudiait ses déplacements, allant jusqu’à son
domicile pour vérifier si elle vivait seule ou pas.
Selon quoi, il continuait à la suivre durant quelques jours.
Il prenait son temps comme on savoure des instants heureux. Puis, lors d’une nuit ou d’une soirée bien avancée, il frappait.
Il avait déjà exercé son art à huit reprises, sans avoir été inquiété le moins
du monde, s’évanouissant tel un brouillard, après ses sinistres agissements.
L’élue du moment sortit de l’établissement et parcourut quelques mètres d’un pas incertain. L’ombre la suivait à bonne distance.
Elle demeurait à quelques pâtés de maisons, il le savait bien.
Arrivée devant son domicile, elle ouvrit le portillon sur un charmant jardinet
recouvert d’une fine couche de voile blanc que le gel avait sculpté.
Le portillon grinça. Elle était presque arrivée à sa porte.
L’ombre ne put attendre qu’elle soit à l’abri, même improbable, de son foyer.
Il fondit sur elle, lui assénant un grand coup de pierre ramassée à ses pieds,
et la récupéra dans ses bras, inconsciente.
Il ouvrit la porte, traîna le corps encore vivant à l’intérieur et la referma sur
la nouvelle horreur qui allait se commettre.
L’homme se sentait si puissant, libre d’agir comme il le souhaitait,
sans personne pour le déranger.
Il ignorait pourtant que quelqu’un le cherchait, il ignorait que quelqu’un
savait qui il était. Ce quelqu’un qui allait lui faire connaître sa propre vision
de l’enfer."
 
 
Marie-P. Nadal  Emoji
07 83 25 84 27
Perpignan
 
 
 

 

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