Poème (extrait de la Confiture de Vieux Garçon) Nicole Bernard Villa
Idée cadeau pour la Fête des mères
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Avec de belles fleurs, achetez un bouquin.
D’un roman historique, d’amour ou même noir,
Nouvelle ou poésie, conte issu du terroir,
Étonnez votre amour en lui offrant un livre.
La lecture et l’amour nous aident à mieux vivre.
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Poème (extrait de la Confiture de Vieux Garçon)
… Il avance sans bouger
Lentement
très lentement
Il avance sur l’eau de sable sèche
couleur de miel et de jade vert
Il marche vers moi sans bouger
Je sais que je l’attends
immobile
figée dans cet énorme élan du désir
qui me projette toute entière vers lui
l’homme inouï
Il n’a pas de visage
et son regard a la couleur
des horizons perdus
je sais seulement qu’il est beau
absurde et magnifique
pétri de sable d’ocre et de fontaines
ruisselantes d’ambre bleue
Il porte au cou une pierre de jade
où frémit le reflet de la mer
d’où il vient
parce qu’il vient de la mer
seulement de la mer
Je sais qu’il vient de la mer
une mer de sable d’ocre
aux fontaines d’ambre bleue
dont l’écume noire projetée
mime le vol des lourds albatros
en ombre inverse de la lumière
dans l’odeur âcre
du sel et des algues vert jade
Frisson sur la peau
frémissement des paupières
le doux remue-ménage de la mer
au profond du ventre
frémissement du désir
dans le lent déploiement
des longues ailes de l’oiseau blanc
dont le vol lourd et superbe
suit voluptueusement la courbe
de la vague abandonnée sur le sable
Désir
désir obscur et tenace
désir interdit
de l’homme inouï
qui marche lentement
si lentement
sans bouger
figé dans mon rêve
comme le désir fou d’aimer
Il ne reste plus que le vent
un vent sec acharné aride acéré
un vent minéral de sable brut
l’homme inouï est debout
sans bouger dans sa marche lente
qui ne va nulle part
une ombre de sourire
sur son absence de visage
une brûlure de sourire
dans mon ventre liquide
où ruissellent des fontaines
d’ambre bleu
aux étincelances d’ocre blond
Des vagues de petits grains de désir
acérés
soulevés par l’aigu du vent
déchirent mon ventre gonflé
Le désir a le goût fade du sang
La pierre de jade bleue
qu’il porte autour du cou
s’est mise à brûler
d’un étrange feu de cobalt
où se dissout la dernière lumière
de vie
jusqu’à ce que mon désir inassouvi
soit entièrement consumé
et qu’il ne reste plus à son cou
qu’un collier de cendres grises
et de plomb
un petit cercle de cendres grises
sans couleur
la mémoire de la mer
à jamais desséchée
dans l’implosion du désir
refusé
de la cendre de désir mort
L’homme inouï
s’est approché sans bouger
je sais qu’il s’est approché
parce que sa nuit m’a enveloppée
jusqu’à l’oubli même du désir
jusqu’à l’inconscience même d’être
je suis dans son odeur
je suis l’algue et le limon
le tabac et l’oiseau mort
la terre mouillée et le pourpre
je suis la cendre de jade brûlée
il est autour de moi
comme le vent
comme la mer
je l’entends rire
de son rire inouï
irisé d’éclats vifs d’ambre bleu
comme mémoire de la mer
d’où il vient
car il vient de la mer
seulement de la mer
je sais qu’il vient de la mer
qu’il est là
autour de moi
traçant de son rire impérieux
la ligne infernale
du dixième cercle de l’amour
où viendra enfin se perdre
et mourir
l’indicible volupté
d’un désir
inouï
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