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bernard cazeaux

Extrait du livre " Une inconnue dans le miroir " de l'Auteur Bernard Cazeaux...

Publié le par Evy

Une idée cadeau pour les fêtes ou pour le plaisir dédicacé...

Une inconnue dans le miroir

 

Le 3 septembre la réalité s’imposa à tous les naïfs et autres utopistes. Pierre savait ce qu’il devait faire. Jeanne fut catastrophée. Ils étaient mariés depuis même pas trois mois. C’était trop injuste.

Pierre dut rejoindre son régiment. Jeanne pourrait enfin le voir en uniforme, mais elle ne goûta pas la chose. Elle aurait voulu n’avoir jamais formulé ce vœu. Elle l’accompagna jusqu’à la gare Saint-Jean. Ils s’embrassèrent une dernière fois sur le quai. Elle était en larmes. Le quai grouillait de monde et le bruit était effroyable. Des couples comme eux s’embrassaient. Des hommes serraient leurs enfants dans leurs bras, et Pierre les plaignit. Il se félicita de sa décision de ne pas devenir père tout de suite. 

Le sifflet à roulette retentit et il dut quitter les bras de Jeanne, gravir le marchepied et tenter de se frayer un chemin jusqu’à une fenêtre pour la regarder encore, pleurant sur le quai, bousculée de toute part par les femmes et les enfants qui se pressaient et tentaient de suivre les wagons qui commençaient à rouler en grinçant. 

Il ragea de ne pouvoir se faire entendre d’elle quand il lui cria « je t’aime », mais il comprit qu’elle avait lu sur ses lèvres quand il lut à son tour sur les siennes, « moi aussi je t’aime ». Et elle lui envoya des brassées de baisers. S’il avait pu, il aurait fait fermer leur gueule à tous ces imbéciles, hâbleurs de circonstance qui promettaient de botter le cul d’Adolf, persuadés qu’ils seraient de retour avant Noël, et qui chanteraient bientôt qu’ils iraient étendre leur linge sur la ligne Siegfried. Ils ne savaient pas ce qui les attendait. À croire qu’ils n’avaient pas eu un grand-père, un père ou un oncle, quand ce n’était pas tous, qui avaient fait la « Grande Guerre », comme on l’appelait. Ils illustraient bien l’emblème du pays, le coq : le seul animal qui, les deux pieds dans la merde, continue de chanter, se dit Pierre. Il se demanda s’il aurait quelques-uns de ces crétins sous ses ordres. 

Effondrée et ne parvenant pas à arrêter le flot de ses larmes, Jeanne resta prostrée sur le quai jusqu’à ce qu’il soit vide. La lanterne rouge du train avait disparu depuis bien longtemps, et les volutes de fumée de la locomotive s’étaient effilochées jusqu’à se dissiper dans le ciel. Mais ce quai et ces rails qui se prolongeaient jusqu’à l’horizon lui semblaient un cordon ombilical qui la reliait encore à celui qu’elle aimait. Bouger, c’était rompre le lien. Elle était seule au monde. Pourtant, alentour, sur les autres quais le brouhaha était le même. Les cris, les appels, les pleurs, les prénoms criés à tue-tête n’étaient couverts par intermittence que par la stridence des jets de vapeur lâchés par les locomotives. Mais Jeanne ne les entendaient pas. 

« Mademoiselle, ça va ? »

La voix, mi-curieuse mi-inquiète, la fit sursauter. Elle se retourna et vit un uniforme de cheminot. Puis, relevant son regard embué, elle vit un visage bonhomme, barré par une grosse moustache grise jaunie par le tabac.

« Il ne faut pas rester là, dit-il doucement. C’est votre fiancé qui vient de partir ?

— Mon mari », parvint à articuler Jeanne. 

Elle en éprouva une douleur mêlée de fierté. Elle ne se souvenait pas d’avoir dit encore à un étranger « c’est mon mari ».

« Vous êtes bien jeune pour être mariée. Ne vous inquiétez pas, ils vont revenir bientôt.

— Vous avez fait l’autre, vous ? En 14 ?

— Oui, répondit le bonhomme, son regard s’assombrissant.

— Alors vous y croyez ? »

Il allait répondre non, mais il n’en eut pas le courage devant ce joli minois dévasté, aux yeux baignés de larmes.

« Il faut garder confiance. Vous savez, si je m’en suis sorti c’est parce que je savais qu’il y avait ma femme, qu’elle m’aimait toujours et me le répétait dans ses lettres. On tient avec ça. Alors aimez-le toujours aussi fort et il vous reviendra. »

Jeanne ne put s’empêcher d’esquisser un petit sourire à ce papy débonnaire qui faisait tout pour la réconforter.

« Merci, dit-elle. Mais rassurez-vous, je n’oublierai pas de l’aimer, ni de le lui dire. »

Il lui rendit son sourire en se disant qu’elle était bien jeune et bien jolie pour affirmer ce genre de chose. Mais il garda pour lui sa pensée et la regarda repartir seule sur le quai. Il la suivit des yeux jusqu’à ce qu’elle ait disparu dans l’escalier qui menait au souterrain qui passait sous les voies. Son fanal à la main, il partit à son tour, de sa démarche claudicante. Heureusement Jeanne n’avait pas remarqué qu’en guise de pied droit, c’était l’embout en caoutchouc d’une jambe de bois qui sortait du pantalon. Oui... il s’en était sorti.

 

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Extrait du livre deL 'Auteur Bernard Cazeaux " Le montreur d’ours et les Demoiselles "...

Publié le par Evy

Extrait du livre deL 'Auteur Bernard Cazeaux  " Le montreur d’ours et les  Demoiselles "...Extrait du livre deL 'Auteur Bernard Cazeaux  " Le montreur d’ours et les  Demoiselles "...

Une idée cadeau pour les fêtes ou pour le plaisir dédicacé..

 

Le montreur d’ours et les « Demoiselles »

Ariège 1828 - 1831

Rose était allongée au bord du ruisseau, couchée dans la pente, la tête vers le bas. Ses longs cheveux échappés de sa coiffe ondulaient dans le courant léger, mêlés aux algues accrochées aux rochers que le flot continu tentait en vain d’entraîner. Sa grand-mère lui avait raconté que parfois, pour celles qui étaient choisies et qui savaient écouter bien sûr, l’eau transportait la parole des fées. Alors dès qu’elle le pouvait, Rose venait et rêvait en écoutant le ruisseau à l’ombre des aulnes, des saules et des sureaux. Mais aujourd’hui, au murmure incessant de l’eau se mêlait le bourdonnement des mouches qui surgissent toujours de nulle part.

Le jeune homme qui la vit n’eut pas le temps d’appeler. Il se retourna et vomit, appuyé à un arbre. Ce ne fut que lorsqu’il n’eut plus rien à rejeter qu’il s’époumona pour rameuter les autres. Il n’osa pas la regarder à nouveau et attendit que les plus anciens l’aient rejoint. Il aurait dû s’interposer pour que son père ne la voie pas ainsi, mais il était trop choqué pour réfléchir. Le pauvre homme poussa un hurlement en découvrant le corps de sa fille de 12 ans ; du moins ce qu’il en restait. Les autres parvinrent à le faire reculer en le soutenant. Un autre homme vomit à son tour. Le lieutenant de louvèterie Martin se pencha sur le corps en protégeant son nez de sa manche. Mais c’était plus pour camoufler son dégoût car le corps ne sentait pas encore trop fort. Puis il jeta un regard circulaire pour repérer des traces.

« C’est encore lui n’est-ce pas ? demanda le maire.

— Sans aucun doute.

— Il faut le trouver Martin … et le tuer. 

— Plus facile à dire qu’à faire.

— C’est sa première victime chez nous, mais il en a déjà tué cinq dans la région d’après ce qu’on dit.

— Et aucun village ne l’a encore tué, ni même vu. »

Alertés par le hurlement du père, les nombreux hommes venus pour participer aux recherches de la petite disparue s’étaient peu à peu rassemblés à proximité. 

« Il faut la ramener chez elle », dit le maire en se tournant vers les plus proches, espérant trouver des volontaires pour rapporter les restes de l’enfant. 

Un ancien tueur des abattoirs de Saint-Girons se chargea de la besogne. Il était le plus habitué au sang et aux corps découpés, même s’il s’agissait de bétail. Il rassembla les morceaux de corps qui restaient dans une cape et les emporta. Atterrés, car conscients que la prochaine victime pourrait être leur fille, les hommes retournèrent silencieusement au village ; un silence troublé par les pleurs et hoquets du père de la petite Rose.

Arsignac était un village de montagne situé à la jonction des forêts de Bordes, de Bonac et de Bethmale. Une réunion de crise s’improvisa à l’auberge. Ceux qui ne purent entrer dans la petite salle se massèrent devant, dans la rue. Le silence consterné du retour fit place à un brouhaha provoqué par l’inquiétude, la peur et la colère. Le maire essaya de calmer les esprits et obtint un semblant de calme pour s’exprimer. 

« Dès demain les gendarmes seront là.

— Et qu’est-ce qu’ils vont faire les gendarmes ? hurla une femme.

— Ils faut qu’ils procèdent aux constatations. Ensuite je verrai avec eux comment agir, et si on peut obtenir des renforts.

— Et toi Martin, tu ne peux rien faire ?

— Il ne sert à rien de partir en désordre. Je pense qu’il faut que toutes les communes s’organisent. Je vais demander aux autres lieutenants de louvèterie de la région de mener une action commune. Si nous restons chacun dans notre coin nous n’y arriverons pas. 

— Il faut mettre des pièges, cria un homme.

— Il faut tous s’armer et mener la chasse, brailla un autre.

— S’il vous plait, s’il vous plait, dit le maire en levant les mains pour essayer de s’imposer. Martin et moi vous promettons de tout faire pour le retrouver et le tuer, reprit Jacques Soum. Mais Martin a raison, il faut nous organiser, sinon nous perdrons notre temps et il tuera à nouveau. En attendant, nous ne devons plus laisser nos enfants seuls pour garder les troupeaux. Et aucune personne ne doit s’aventurer seule loin des maisons. Si vous devez aller aux pâtures ou dans les bois, allez-y à plusieurs et armés. »

Bien qu’alarmantes, ces attaques de jeunes filles, étalées sur plusieurs mois et réparties sur plusieurs communes, n’avaient pas jusque-là suscité beaucoup d’intérêt de la part des autorités. D’autres préoccupations occupaient les esprits. Jacques Soum et Martin décidèrent d’aller se plaindre aux responsables départementaux pour obtenir de l’aide.

Ils ne s’attendaient pas à tel accueil. 

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Extrait du livre " La Reine et le Fou " de L'Auteur Bernard Cazeaux...

Publié le par Evy

Extrait du livre " La Reine et le Fou " de L'Auteur Bernard Cazeaux...
Extrait du livre " La Reine et le Fou " de L'Auteur Bernard Cazeaux...Extrait du livre " La Reine et le Fou " de L'Auteur Bernard Cazeaux...

 

La Reine et le Fou

 

1

« Je ne regrette rien dans le passé, sauf ceux que j'ai perdus. »

C’est sans remords que pour eux je vous livre la vérité. Je ne cherche pas l’absolution de ceux qui m’ont aimé, détesté peut-être, envié parfois, en ignorant tout de ma vie.

Je suis né avec une cuiller en argent dans la bouche, dans une famille riche venue des environs de Naples, dont la particularité, que je découvris au bout de nombreuses années, était d’être dirigée par un « Parrain ». 

Devant l’ascension de Mussolini, ma « famille », contrairement à d’autres, quitta sa Campanie natale et l’Italie en 1923. Soutenu par celle qu’il aimait et par son fils Guiseppe, mon arrière-grand-père, Don Emmanuel, fit tout pour devenir honnête et repousser les spectres mortels de temps révolus.

Mais si l’on peut échapper à un passé, un pays et un régime, on ne peut guère échapper à la folie humaine. Durant l’époque trouble du fascisme, la haine folle d’un homme apporta le malheur sur ma famille. Avant de ressurgir - vingt ans plus tard - pour la frapper en plein cœur.

On dit souvent que l’amour est plus fort que la haine. La vie me démontra l’inverse. 

Alors moi, Guido, premier petit-fils de Don Guiseppe, dernier des parrains Cercoli, je fis un jour un serment.

1901-1923

2

Héritier de la famille Cercoli, Guiseppe vit le jour en Campanie dans le village de Borgogna en 1901. Fierté de Don Emmanuel, son père qu’il admirait plus que tout, dès son vingtième anniversaire il supervisait en grande partie les activités multiples et variées de la famille Cercoli ; activités qui allaient de l’agriculture et l’élevage dans de grandes fermes de Campanie, à la construction et les travaux publics dans la région, mais aussi dans d’autres villes d’Italie. Alors que son grand-père, Don Vittorio, se bornait à régner comme parrain sur une partie de la Campanie agricole, Emmanuel avait commencé à diversifier les activités et à les étendre géographiquement, mêlant astucieusement affaires légales et illégales, les premières blanchissant les revenus des secondes. 

Avec la prise de pouvoir de Mussolini en 1922, le père et le fils commencèrent à transférer lentement mais sûrement une partie des sociétés et des avoirs de la famille en France, dans la région de Nice, et à Lugano en Suisse. Lugano avait l’avantage d’être une place financière et de se trouver dans le canton du Tessin où l’on parle l’italien.

Rassurés par la reprise en main du pays et par la mise au pas des syndicats et des révolutionnaires par le nouveau pouvoir et ses sbires du Parti Fasciste, certains patrons italiens virent dans l’avènement de cet ordre nouveau l’éclaircissement de leur avenir. Ils n’hésitèrent donc pas à racheter à un bon prix des entreprises florissantes comme celles vendues par la famille Cercoli. 

Débarrassés des entreprises de travaux publics et de bâtiment qui ne pouvaient pas être transférées, les Cercoli ne conservèrent que la propriété agricole familiale, dont affectivement il était difficile de se séparer, et investirent une partie des fonds dans deux sociétés d’import-export basées à Lugano, à Genève et à Nice. Les liquidités furent placées en immobilier dans le Sud de la France et en Suisse, et dans de juteux placements financiers comme seules les banques helvètes ont toujours su en proposer.

La famille se retrouvait donc à l’abri du besoin et d’un régime fasciste qui allait mener l’Italie à sa ruine, ce qu’avait finement anticipé Don Emmanuel qui s’était toujours méfié de la politique ; surtout des hommes politiques qu’il ne savait fiables que lorsque tenus par le chantage et la menace. Mais avec la nouvelle vague qui montait inexorablement, dont la volonté totalitaire ne se cachait pas, il avait redouté de se voir emporté par ce vent mauvais de folie qui s’était levé, aussi incontrôlable que dévastateur. 

Il démontra cette fois mieux encore qu’auparavant, que son surnom de « la volpe » (le renard en italien) n’était pas usurpé. La traversée des Alpes suisses et françaises blanchit la famille Cercoli. Certes, il y avait bien encore de l’argent à gagner légalement et illégalement avec les sociétés d’import-export qui restaient en contact étroit avec l’Italie, on ne se refait pas, mais une nouvelle vie s’offrait à la famille. Et la police italienne aurait d’autres soucis que de venir leur chercher des poux dans la tête à l’étranger.

Lorsqu’après 1935 l’Italie s’allia aux nazis au pouvoir en Allemagne, et que tout annonçait une future guerre, les Cercoli, honorables entrepreneurs installés depuis douze ans en Suisse, prirent la nationalité helvétique. Les nombreux contacts et amitiés qu’ils avaient su habilement nouer et cultiver, leur furent d’une grande aide. Ceci les mit à l’abri des méfaits de la guerre, leur offrit quelques opportunités supplémentaires, mais hélas leur valut aussi la haine féroce de salauds qu’ils pensaient avoir laissé derrière eux en quittant leur pays.

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Extrait du livre Flotentin de l'Auteur Bernard Cazeaux...

Publié le par Evy

Extrait du livre Flotentin de l'Auteur Bernard Cazeaux...Extrait du livre Flotentin de l'Auteur Bernard Cazeaux...
1874

Mathilde

Elle n’avait pas fermé l’œil de la nuit, torturée par ce qu’elle avait vécu treize ans plus tôt et ses conséquences ; encore plus par l’acte qu’elle s’apprêtait à commettre.  

Elle sortit sans bruit de la petite chambre dans laquelle elle dormait avec son fils âgé de douze ans. Elle se retrouva dans la grande pièce principale. Bien que pieds nus et vêtue de sa seule chemise de nuit, elle ne frissonna pas. Pourtant le froid avait pris possession de la grande pièce. Les pierres du sol étaient glacées. Dans la cheminée, les braises de la veillée n’étaient plus que cendres. 

Seul le bruit régulier du balancier de l’horloge troublait le silence. Mais personne n’y prêtait attention. C’était plutôt son arrêt impromptu qui provoquait la sortie d’un sommeil bercé par ce métronome. Depuis la naissance de son fils, son père avait neutralisé la sonnerie pour ne pas le réveiller. Depuis, il ne l’avait jamais remise. Elle s’immobilisa en entendant un léger ronflement de son père qui se transforma en grognement, avant de redevenir un souffle régulier. Au fond de la pièce, dans l’alcôve au rideau tiré, ses parents dormaient du sommeil des justes, épuisés par les dures journées de labeur. 

La pièce était plongée dans le noir, mais elle la connaissait par cœur. Elle y vivait depuis sa naissance, vingt-sept ans plus tôt, et pouvait dire où se trouvaient chaque meuble, chaque objet, chaque ustensile. Elle avança lentement, guidée par le bruit régulier de l’horloge qui se dressait à côté de la porte d’entrée. Elle trouva le verrou à tâtons et le tira sans bruit. Puis elle leva la clenche et entrouvrit la porte. À peine, car elle était mince ; un joli brin de fille, disait tout le monde. 

Elle referma doucement la porte. La lune était ronde et le ciel dégagé. Le chien attaché à sa niche sortit et tendit la chaîne en gémissant, en quête d’une caresse. Il imaginait sans doute qu’elle allait le libérer comme chaque matin. Mais malgré sa queue qui fouettait l’air et ses pleurnicheries, elle ne s’approcha pas de lui. Il la regarda s’éloigner d’un pas lent dans la lumière spectrale de la pleine lune, et repartit se coucher, dépité.

Des aiguilles de pins tombées sur le chemin sablonneux se collèrent à la plante de ses pieds. Elle poursuivit sa marche comme un automate, sans tourner la tête, les yeux vides et fixes. Après avoir marché sur une centaine de mètres, elle bifurqua sur la droite en empruntant une sente qui se faufilait entre les grands pins. Ils s’élançaient vers le ciel en rangs serrés. Le sol était couvert de fougères, d’ajoncs, de bruyères. L’aube n’allait pas tarder à donner ses couleurs à la forêt, mais à cette heure tout n’était que nuances de noir et de gris. 

Elle poursuivit lentement son chemin, indifférente aux brandes qui griffaient parfois ses mollets nus. Après deux minutes, elle le vit dans une trouée. Il était là depuis toujours, calme, noir, inquiétant. L’étang niché au cœur de la forêt était comme une immense tache d’encre dans la verdure. Le sable noir sur lequel il reposait lui donnait cette couleur trompeuse alors que son eau était limpide. 

Elle s’approcha et s’arrêta au bord. L’eau commença à sourdre sous ses pieds nus. Elle porta son regard au-dessus de la vaste étendue transformée en miroir par la lune qui s’y reflétait. Au loin, d’autres grands pins commençaient à se détacher sur le ciel qui s’éclaircissait. Les premiers rayons du soleil feraient bientôt naître une nappe de brume qui s’effilocherait peu à peu. Comme d’habitude… sans doute. Mais aujourd’hui elle ne la verrait pas. 

Elle trempa un pied dans l’eau sans frémir malgré sa température. Puis l’autre suivit naturellement. Puis l’autre encore. Comme si elle repartait sur le chemin. Elle avança, le regard fixé sur un point invisible. Que voyait-elle ? À quoi ou à qui pensait-elle ? À son fils ? À ses parents qui l’avaient toujours aimée malgré leur souffrance ? À lui ? Sa chemise de nuit s’évasa en corolle autour d’elle et flotta à la surface comme un grand nénuphar. 

L’eau atteignit ses seins. Ses pieds s’enfoncèrent un peu plus dans le fond souple et vaseux. L’eau frôla son menton. Un pas de plus, deux pas. L’eau noire se referma au-dessus de sa tête avec un léger remous. Nul n’aurait pu la voir, mais elle fit encore quatre pas puis se laissa tomber en avant, bras écartés, bouche ouverte. Les ronds concentriques du remous troublèrent à peine la surface et se perdirent imperceptiblement dans les ajoncs et les bruyères. 

L’aube teinta le paysage. L’étang sembla soudain fumer. Les couleurs apparurent peu à peu. Poussant sur ses longs pieds, un héron s’envola de la berge. Dans les hauteurs des pins, des palombes posées pour la nuit roucoulèrent longtemps, s’envolant enfin vers leur destin dans de grands battements d’ailes bruyants.

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Un extrait du livre " Victor " de L'Auteur Bernard Cazeaux

Publié le par Evy

Un extrait du livre " Victor " de L'Auteur Bernard Cazeaux Un extrait du livre " Victor " de L'Auteur Bernard Cazeaux

VICTOR

Jeudi 17 juillet 2003

1

Je m’appelle Charles Degaldes. Lui, là, sur l’écran de la télévision, c’est Victor Degaldes. Je devrais dire mon père comme tout le monde, mais je n’y arrive plus ; alors papa, n’en parlons même pas, du moins plus depuis que j’ai perdu ma naïveté enfantine. 

Égal à lui-même il plastronne, torse bombé, bronzé, le cheveu brillant avec ce qu’il faut de désordre dans les mèches pour donner ce côté baroudeur chic qui émoustille tant de femmes. Un bellâtre aurait dit ma grand-mère avec les mots de son temps. Le genre de baroudeur qui ne prend son 4x4 Range Rover que pour monter sur les trottoirs en ville et rouler dans l’allée de notre propriété campagnarde pourtant toujours bien entretenue ; mais il adore ce côté gentleman-farmer, très famille royale britannique. 

Il sourit avec ce qu’il faut d’œillades pour attirer les regards. Un sourire digne d’une publicité de dentifrice, il ne manque que l’étoile brillante rajoutée sur une dent pour donner l’illusion d’un reflet du soleil. Un sourire étudié, marketing, offert à tous les flashs des appareils photo avides qui crépitent, tels des éclairs d’un soir d’août, préludes à un orage médiatique, à un tonnerre de gloire, à une averse de compliments. 

Alors que la vie dont il rêvait lui donne sa récompense, il minaude, il joue à l’étonné, au « je ne m’y attendais vraiment pas », « c’est une grande surprise », « les autres étaient tellement bons » (c’est dire si le mien est excellent : le connaissant assez bien, je traduis là sa pensée intime). Avec par moments ce qu’il faut d’air de vierge effarouchée - la bouche en cul-de-poule et le sourcil levé - chahuté dans la houle humaine qui ondule ; bousculade savamment orchestrée pour donner corps à l’évènement littéraire de l’année, sous le porche de ce grand restaurant parisien. Va-t-il se pâmer ? Non, ce n’est pas son genre. 

Si la caméra n’était pas placée en hauteur on ne le verrait pas derrière la forêt de bras hérissés d’appareils photo, de micros et magnétophones tendus avec fébrilité vers l’auguste bouche pour ne rien manquer de la déclaration de l’heureux et tout frais lauréat de cette année littéraire. Il est au pinacle, sous ses airs de faux-cul ébahi il jubile, je le sais, je ne le connais que trop. Bien que sachant à l’avance quels mensonges il va débiter, j’attends avec impatience ses paroles pour en avoir confirmation. Les journalistes agglutinés l’interpellent à coup de «Victor», comme s’ils étaient intimes, l’assaillent de questions, certaines aussi profondes que l’inévitable « alors, qu’est-ce que ça vous fait d’avoir gagné ?». A-t-on déjà entendu quelqu’un dire qu’il est déçu ? Mais il y répond sans se départir de son sourire, avec bienveillance, humilité, humour. Disparue sa condescendance pathologique, envolées ses flèches verbales toujours bien ajustées pour frapper ses cibles où il faut, pour blesser… jusqu’à tuer. Pas d’humilité et d’humour pour nous, seulement des humeurs.

Ses premiers mots sont identiques aux dédicaces de ses livres : « Je remercie avant tout mon épouse, Diane, et mon fils Charles, ma plus belle œuvre, dont le soutien et l’amour sont les bouées qui m’empêchent souvent de sombrer dans le doute et la résignation.» Puis viennent les mots travaillés pour paraître spontanés sur « le travail acharné devant la feuille blanche, blanche comme les nuits de doute pendant lesquelles l’inspiration s’enfuit et nous abandonne pantelant, pour mieux revenir en catimini de son escapade telle la Pomponette du boulanger de Pagnol, et qu’on accueille à nouveau avec soulagement malgré l’angoisse de sa fugue. L’inspiration, l’amante volage de l’écrivain, qui accable et qui comble au gré de ses humeurs, à laquelle on pardonne tout dans l’espoir de la conserver près de soi.» 

 Je me souvenais de ses fadaises hypocrites. Malgré le temps ma mémoire ne m’avait pas trahi. J’éteignis le vieux magnétoscope et la télévision. La cassette n’avait pas trop mal supporté le temps. Il est vrai que je ne l’avais regardée qu’une ou deux fois, et ma mère sans doute jamais. À l’époque elle avait assisté en direct à la  consécration de Victor au Journal de 13 heures, quinze ans plus tôt. Elle ne la regarderait jamais plus puisqu’elle était morte depuis dix ans. Sans savoir ce qu’aujourd’hui je savais.

Une Idée cadeaux pour les fêtes ou pour le plaisir dédicacé

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Extrait du livre " Au Nom du Bien " de l'Auteur Bernard Cazeaux...

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Au nom du bien

1

Il se sentit apaisé pour la première fois depuis une éternité. Éternité qu’il venait de compromettre aux yeux des mortels, mais il n’en avait cure car il savait qu’il n’était qu’un instrument entre les mains divines. Cette dernière pensée le fit sourire. Un sourire vrai. Pas un sourire compassionnel composé pour la circonstance qui vous crée le personnage que les autres entendent retrouver face à eux ; image réconfortante qui colle parfaitement au rôle à jouer dans une société bien codifiée pour ne pas perturber l’équilibre fragile des relations humaines. Équilibre qu’il n’avait pourtant pas su sauvegarder au sein de sa propre vie. Mais était-il réellement responsable de cet immense gâchis ? Tout ce en quoi il croyait, tout ce pour quoi il vivait jusque-là avait volé en éclats. Sa vie avait été bouleversée.

Pourquoi avait-elle voulu partir ? Comme ça ! En riant !... Si seulement elle n’avait pas ri ! Rire est le propre de l’Homme, mais ce rire-là appartenait au Diable. Il n’en doutait pas, certain d’avoir senti le soufre quand elle lui avait exhalé « ses vérités » au visage. « Vraiment, avait alors susurré la petite voix dans sa tête, le soufre ? ». Il l’avait fait taire immédiatement avant qu’elle aussi ne se mît à rire. Le doute qui avait failli s’insinuer dans son esprit constituait bien une preuve supplémentaire de l’œuvre du Malin. Extirper toutes ces scories de l’esprit s’était imposé comme un travail nécessaire à la rédemption. Il aurait pu se laisser abattre, faire une dépression, se mettre à boire, se droguer, voire se suicider. Pourquoi ne pas tout abandonner comme tant de personnes auxquelles il manque la force ultime, le souffle de la foi que l’on porte en soi sous la forme d’une certitude inébranlable ? Lui avait su résister aux instruments délétères du Diable. Il avait plongé au plus profond de son être, au plus profond de son âme pour en extraire cette certitude, cette foi en la vérité révélée. Il avait affronté avec courage le Malin qui espérait l’engloutir dans les abîmes brûlants de l’Enfer. À l’instar de Jésus dans le désert, il avait trouvé les ressources nécessaires pour repousser la Bête. Tout lui était alors apparu clairement. Il avait rendu grâce à cette épreuve. S’il avait dû se confronter au Mal, c’était pour mieux l’appréhender, mieux le reconnaître afin d’être apte à le combattre. Sauvé de la damnation, investi d’une mission alors qu’il se croyait abandonné, il se sentait transfiguré, invulnérable ; jamais il n’aurait dû douter. Placé dans le berceau protecteur des mains de Dieu, il vouerait sa vie à la lutte contre le Mal. Où il s’insinuerait pour détruire l’œuvre de Dieu, il l’extirperait. Il écarterait les brebis contaminées pour sauver le troupeau. Il élaguerait les branches pourries de l’arbre de vie. Par la purification du temple pour la plus grande gloire de Dieu, il gagnerait sa propre purification. Un soldat du Christ venait de naître, baptisé dans le sang du péché. Comme l’ange Gabriel, lui aussi serait à sa manière un « héros de Dieu ». Oui ! Un bien beau nom pour une œuvre salutaire, « héros de Dieu » ! Il avait tout d’abord songé à Azraël, nom de l’ange de la mort, mais face à l’inculture crasse de ce début de XXIe siècle, il avait craint d’être confondu avec le chat des Schtroumpfs.

Certes son œuvre serait limitée à ses modestes moyens, mais elle n’en serait pas moins utile et salvatrice. Il mettrait ses pas dans ceux des Pères de l’Église, eux qui ont œuvré et souvent souffert jusqu’au martyre pour porter la parole de Dieu et affirmer Sa Gloire à la face du monde. Un monde pourri par les fausses croyances et le paganisme, soumis aux incessantes tentations du Diable. Un monde qui a oublié les préceptes de Tertullien qui a si bien dénoncé le rôle tentateur et corrupteur de la femme, « porte d’entrée du Diable », qui précipita Adam dans l’abîme en prêtant une oreille attentive au démon. 

Lui aussi, le nouveau « héros de Dieu », avait été soumis à cette tentation pour le détourner du Seigneur. Mais il avait résisté. Instruit depuis l’enfance des dangers qui guettent les hommes, il avait su déceler la présence du démon dans ses rires grotesques, ses railleries méprisantes, ses propos infamants et vulgaires proférés dans des effluves soufrés. Il avait su trancher la tête du serpent complice de l’Eve éternelle qui se tapit au fond de chaque femme éloignée de Dieu. Par cet acte il avait retrouvé le chemin de la Vie et tourné le dos aux abîmes infernaux. Heureusement que toutes ne cédaient pas au chant des démons lubriques. Il en connaissait d’admirables, tournées vers le Bien et respectueuses des enseignements du Seigneur. Des femmes à l’image de sa mère qui l’avait aimé et instruit dans la foi, le respect et la crainte de Dieu, bien qu’elle-même eût souffert jusque dans sa chair des avanies d’un homme lubrique et pervers, véritable suppôt de Satan ; son père qu’il n’avait que peu connu mais qui lui faisait horreur. S’il n’avait pas su récompenser sa mère en devenant ce qu’elle avait tant souhaité, il se rachèterait. Ces femmes, ces mères, ces filles de Dieu, il les respecterait et les protègerait.

 

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Extrait du livre de l'Auteur Bernard Cazeaux idée cadeaux pour les fêtes

Publié le par Evy

Extrait du livre de l'Auteur Bernard Cazeaux idée cadeaux pour les fêtes
Mauvais numéro
1

Vendredi 11 octobre 1985

 

15 ans !

Après cinq heures de délibération, le verdict de la Cour d’Assises de Toulouse est tombé hier soir peu après 21 heures. Les jurés ont condamné Léon Viesler à 15 années de prison pour le viol de Christelle âgée de 10 ans, en 1983. Si Léon Viesler n’a manifesté aucune réaction à l’énoncé du verdict, se contentant de regarder le sol, il n’en a pas été de même pour l’assistance. Le Président a dû demander l’évacuation de la salle à cause des manifestations d’hostilité, les cris et les insultes d’un public déçu et courroucé de voir le coupable échapper à la peine requise de 20 ans. Bien qu’il n’y ait pas eu de mort à déplorer, la foule ulcérée s’est mise à réclamer la peine de mort, ravivant ainsi un débat encore à fleur de peau dans l’opinion publique.

Les parents de Christelle sont restés dignes. Aux micros tendus, le père de Christelle a seulement posé la question de savoir quel aurait été le destin de sa fille si elle n’avait pas réussi à s’échapper de la maison de l’horreur ; cette ruine, héritage de Léon Viesler, où il l’avait séquestrée. Question qui restera sans réponse bien sûr, mais réponse dont ne semble pas douter l’avocat des parents qui a regretté lui aussi ce verdict jugé trop clément. Il a ainsi mis en avant le risque de récidive de ce genre de prédateur qui se retrouvera en liberté dans dix ans peut-être. Sortira-t-il guéri ? Sortira-t-il pire qu’avant ? Nul ne peut prédire l’avenir hélas.

L’avocat de la défense, lui, n’a pas cherché l’apitoiement pour son client, chose impossible. Il l’a seulement défendu sur les bases du droit, sur ce que dit la loi. Or la loi ne condamne plus à mort depuis 1981, et la perpétuité réclamée par certains ne pouvait pas s’appliquer en l’absence d’assassinat. Cet assassinat aurait-il in fine été commis ? Là encore, nul ne peut l’affirmer. Quoi qu’il en soit, Léon Viesler restera en prison pendant plusieurs années. Il continuera d’être suivi par les psychiatres qui le traitent actuellement. 

Comme toujours dans ces affaires sensibles à forte teneur émotionnelle, certains se féliciteront du jugement, d’autres s’insurgeront contre cette décision en relançant le débat sur ce qu’est ou devrait être une justice jugée trop laxiste. En tout cas, aujourd’hui celle-ci est passée. Toutefois, lors de ce procès une question récurrente est restée sans réponse : Léon Viesler a-t-il fait d’autres petites victimes ? Les disparitions d’enfants non résolues laissent la porte ouverte à toutes les suppositions. Mais en l’absence de preuves et d’aveux, elles ne peuvent que rester suppositions. Quant à la petite Christelle, espérons que le temps saura panser ses blessures.

 

                                B.C

                    La Dépêche du Midi

 

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Publié le par Evy

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FLORENTIN

Dans la vie, on est toujours le héros ou le salaud de quelqu’un. En cette seconde moitié du XIXe siècle, au cœur de la forêt de Gascogne, un petit village et son château abritent les secrets de vies bouleversées par des rencontres, par l’amour, par la mort. Aussi par les choix effectués en cherchant à conjuguer élans du cœur et ambitions personnelles, jusque dans de lointaines contrées en guerre. Mais le destin se heurte souvent aux codes d’une société rude et patriarcale, aux ragots et au poids du regard des autres ? Outre le courage et la volonté, au travers des personnages s’expriment, et parfois s’opposent, les trois formes de l’amour : Éros, l’amour passion, Philia, l’amour amitié, Agapé, l’amour du prochain. 

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Paix (écrit pour le centenaire 1918-2018) De L'Auteur Bernard Cazaux...

Publié le par Evy

Paix  (écrit pour le centenaire 1918-2018) De L'Auteur Bernard Cazaux...

 

        Paix                

(écrit pour le centenaire 1918-2018)

 

Ils regardent, sans voix, une blanche colombe

Perchée sur une croix plantée sur une tombe ;

Sinistre souvenir sur la verte prairie

Du tribut que la mort fit payer à la vie.

           

Des centaines de croix qui entrouvrent leurs bras

Hurlent «  ne tirez pas, pitié, plus jamais ça ! »

Mais qui donc les entend dans le profond silence

Du linceul des corps morts qu’est cette plaine immense ?

           

Du beau gazon bien vert, des croix blanches plantées,

Ils ne retiennent hélas que la triste beauté,

Oubliant que la mort, à l’ombre des drapeaux,

A moissonné ces corps de sa sinistre faux.

 

Avant d’être inhumés, bien rangés sous la terre,

Ces hommes ont enduré les plus viles misères

Quand, compagnons des rats au fond de leurs tranchées,

Ils tremblaient au fracas des obus qui hachaient.

 

Aucun ne reviendra du terrible trépas

Pour dire aux hommes en vie, « ne suivez pas nos pas ! »

Alors tout recommence, et la même furie

Pousse le genre humain vers les pires tueries.

           

D’un coup d’aile d’espoir, émue par tant de dol,

Symbole de la paix, l’oiseau reprend son vol.

Planant sur fond d’azur en portant son rameau,

Fait au ciel une croix, blanche comme au tombeau.

 

Bernard Cazeaux

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Livres Bernard Cazeaux Auteur....

Publié le par Evy

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FLORENTIN

Dans la vie, on est toujours le héros ou le salaud de quelqu’un. En cette seconde moitié du XIXe siècle, au cœur de la forêt de Gascogne, un petit village et son château abritent les secrets de vies bouleversées par des rencontres, par l’amour, par la mort. Aussi par les choix effectués en cherchant à conjuguer élans du cœur et ambitions personnelles, jusque dans de lointaines contrées en guerre. Mais le destin se heurte souvent aux codes d’une société rude et patriarcale, aux ragots et au poids du regard des autres ? Outre le courage et la volonté, au travers des personnages s’expriment, et parfois s’opposent, les trois formes de l’amour : Éros, l’amour passion, Philia, l’amour amitié, Agapé, l’amour du prochain. 


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Le voyage d’Arthur et autres contes

Cet ouvrage est un recueil de textes poétiques pour enfants.

Le conte aborde le sujet de la nature et de sa préservation. Un jeune enfant, Arthur, effectue un voyage onirique dans lequel il va vivre des aventures et rencontrer une jeune fille qui a échappé à l’emprise d’un sorcier.

Les autres poèmes traitent de la nature, la lecture, la musique, les animaux…



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C:\Users\Utilisateur\Pictures\Pêle-mêle.jpg


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En avant avec joie. Capitaine Adrien Moulis, beau chef de guerre

Officier de légende chez les Tirailleurs Marocains, Adrien Moulis a mené une vie de baroudeur hors du commun qui a vu un simple soldat, engagé volontaire en 1935, arriver au grade de capitaine couvert de blessures et de décorations après 27 années de combats.

Mais la vie d’un militaire, fût-elle glorieuse, ne se résume pas aux actes qui la jalonnent. Elle est aussi le fruit de rencontres. La plus importante pour lui fut celle de Micheline Allène en 1959, qui allait rapidement devenir son épouse et la mère de ses quatre enfants.

Ce livre retrace une partie de l’histoire de trois familles aux destins croisés : les Moulis, au travers de l’épopée d’Adrien ; les Allènes et les Muteau, que les choix enthousiastes de leurs ancêtres au tempérament de pionnier ont amené à vivre des évènements douloureux comme le déracinement de leur pays natal, l’Algérie, terre d’élection du patriarche François Allène en 1841, un lozérien d’origine arrivé avec les troupes du général Bugeaud.

Ce livre est également un hommage aux soldats français et à ceux d’Afrique du Nord, notamment les Tirailleurs Marocains.

 

Saga Fantasy en six volumes : MALTHEAS


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C:\Users\Utilisateur\Pictures\MALTHEAS Tome 3.jpg
C:\Users\Utilisateur\Downloads\Image Maltheas Tome 5.jpg


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Maltheas  (6 tomes)

Le Kandora est un empire subitement confronté à un complot aux nombreuses et surprenantes ramifications, où se rejoignent les manipulations politiques et les intérêts personnels. Pour le combattre, les personnages de cette épopée, dont le héros Malthéas, se livrent autant à la quête d’un artefact ancien, symbole du pouvoir d’une ancienne lignée de rois, qu’à la quête de leur propre identité. 

Dans cette saga qui mêle intrigues, action, combats et amour, des personnages attachants et complexes côtoient ou affrontent tout ce que compte l’humanité dans ce qu’elle a de meilleur et de pire. Chaque chapitre est le théâtre d’évènements, de rebondissements et de révélations.
 

Envie de le lire: à commander directement chez l'auteur (lien ci-dessous). laissez vos coordonnées par mail et votre adresse. En retour je vous donne la mienne pour le règlement ....+ frais d'envoi

bernardcaz@hotmail.com

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